responsible credit
HOME   IMPRINT - ECRC   PRIVACY POLICY   SITEMAP   | ECRC IN THE MEDIA |
Search OK

 
Home
Le gouvernement français va proposer un volet « microcrédit » dans un prochain projet de loi sur le crédit à la consommation.

Les Echos de ce jour: Un volet microcrédit ajouté au projet de loi sur le crédit à la consommation:

Certes certains chiffres avancés semblent sujets à caution, et les mesures envisagées encore incertaines. Mais l'Etat Français semble conscience des enjeux et perspectives d'un nouveau développement du microcrédit dans le cadre de la crise sociale et du rôle que peuvent y jouer les banques aux côtés des associations spécialisées.

Le microcrédit intégré au projet de loi sur le crédit à la consommation

[ 15/03/10 ]

Un volet microcrédit a été ajouté au projet de loi sur le crédit à la consommation, qui doit passer à l'Assemblée nationale le 24 mars. A la suite d'un rapport de l'Inspection générale des finances, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a annoncé hier quatre mesures. Primo, permettre aux « particuliers qui le souhaitent de financer l'activité des associations de microcrédit », notamment via Internet.  Deuxio, « une mission de proposition » pour « améliorer la gouvernance et les modalités de gestion des fonds de garantie » va être lancée. Tertio, les banques devront être plus transparentes en la matière. Quarto, le Conseil national de l'information statistique (Cnis) va mesurer les activités de microcrédit.

En 2008, 13.000 microcrédits professionnels ont été accordés par les associations (dont 12.500 par la seule Adie) pour un total de 35 millions d'euros, soit un prêt moyen de 2.700 euros. Les banques ont accordé 10.000 prêts inférieurs à 25.000 euros, bénéficiant notamment de garanties publiques. Cela a permis de créer ou de maintenir 48.000 emplois en 2008. En outre, 4.000 microcrédits personnels ont été consentis. Selon l'IGF, les demandes de microcrédits, qui ont augmenté de 64 % entre 2006 et 2008, pourraient atteindre 100.000.

--------

Autres Article des Echos sur le sujet

BAUDOUIN PROT ET CHRISTIAN SAUTTER

Comment accompagner les chômeurs qui créent leur propre entreprise

[ 15/03/10 ]

BAUDOUIN PROT EST PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION BANCAIRE FRANÇAISE ET CHRISTIAN SAUTTER PRÉSIDENT DE FRANCE ACTIVE.

Dans le ciel gris des chiffres de la croissance et du chômage, une lueur pointe à l'horizon : celle des statistiques de la création d'entreprises. Le cap des 500.000 a été franchi en 2009 ! Cette progression sans précédent a été soutenue par la mise en oeuvre de deux réformes clefs engagées par le gouvernement : le statut de l'autoentrepreneur et le nouveau dispositif Nacre. Chacun ne peut que se réjouir de cette évolution. D'autant plus qu'un tiers de ces créateurs d'entreprises étaient des demandeurs d'emploi. Aujourd'hui, c'est un fait, la création d'entreprise ne peut pas être négligée dans la panoplie des moyens de lutte contre le chômage. Créer son propre emploi en créant sa propre entreprise, c'est sûrement l'une des plus belles façons pour une personne qui a perdu son emploi de se relever et de retrouver sa dignité. La formule paraît simple, la solution est séduisante…

Pourtant, ne soyons pas dupes : la création d'entreprise n'est pas la solution miracle au chômage. D'abord parce que certains chômeurs n'ont pas la vocation pour devenir chef d'entreprise. Et lorsqu'ils l'ont, encore faut-il que le projet soit viable, que l'entreprise soit conduite avec prudence et détermination et qu'elle assure un revenu décent au créateur. Mal monté ou mal suivi, un projet peut en effet transformer le chômeur ou le travailleur pauvre en chef d'entreprise pauvre. Pis, sans protection en cas d'échec, un nouveau revers peut entraîner une spirale d'exclusion, plus violente encore que le chômage. Pour éviter cet écueil et permettre à des demandeurs d'emploi qui créent leur entreprise de devenir chefs d'entreprise tout simplement, deux conditions doivent être réunies : un accompagnement structuré et l'accès à une relation de qualité avec son banquier.

Concernant l'accompagnement, il s'agit de donner au créateur les moyens de construire un projet cohérent et viable, puis de l'aider à valider son modèle économique et à évaluer correctement ses besoins de financement, sans sous-estimer le salaire qu'il devra se verser. Le créateur d'entreprise a besoin non seulement d'informations et d'outils mais il a aussi besoin d'apprendre à acquérir des repères et de comprendre comment bien utiliser tous les leviers de la gestion quotidienne. Les initiatives en ce sens se développent, de la part des banques, comme de la FBF. C'est une bonne chose, il faut les encourager.

Mais si cette capacité à conduire son entreprise est indispensable, elle n'est pas pour autant suffisante dans de nombreux cas. Le créateur d'entreprise a besoin d'un compte bancaire, de moyens de paiement et bien sûr, en général, il a besoin aussi de crédits. Il s'agit alors pour le réseau d'accompagnement de s'engager avec le créateur. En garantissant les remboursements de ses crédits professionnels, et donc en partageant les risques, non seulement l'accompagnateur crédibilise le projet, mais il sécurise le créateur et lui facilite l'accès au crédit bancaire.

Pour parvenir à offrir au créateur les meilleures conditions de réussite, il est indispensable de faire converger les actions de l'organisme d'accompagnement et du conseiller bancaire. Ces actions se complètent et s'enrichissent mutuellement dès lors qu'un lien permanent et efficace est établi entre les deux.

Ce cercle vertueux d'inclusion sociale, économique et bancaire n'a rien d'une utopie. C'est une réalité objective : l'activité des fonds de garantie spécifiquement dédiés à l'accès au crédit bancaire des chômeurs créateurs d'entreprise a crû de près de 80 % en 2009. Cette même année, grâce à son expertise et à sa garantie bancaire, France Active a permis le financement de plus de 4.000 projets portés par des personnes en difficulté. Plus de 80 % d'entre elles ont bénéficié de taux inférieurs à 5 % et, dans la plupart des cas, sans engager leur caution personnelle ou celle de leur entourage. La différence entre les projets de création portés par ces chômeurs accompagnés et les entreprises classiques : contrairement aux idées reçues, les chances de pérennité à 5 ans des premiers sont largement supérieures à celles des secondes.

Nous devons promouvoir cette dynamique de création d'entreprises viables et pérennes par des demandeurs d'emploi, avec la banque et grâce au soutien de réseaux d'accompagnement, afin que les chômeurs qui créent leur entreprise soient pleinement acteurs du redressement de notre économie. C'est tout l'enjeu du partenariat noué entre la Fédération bancaire française et l'association France Active.

http://www.lesechos.fr/info/france/020412283941-comment-accompagner-les-chomeurs-qui-creent-leur-propre-entreprise.htm

------

JEAN-FRANÇOIS MOULIN ET CHRISTOPHE VILLA

Pourquoi les banques françaises devraient se mettre à la microfinance

[ 24/02/10 ]

JEAN-FRANÇOIS MOULIN EST COORDINATEUR DE LA CHAIRE BANQUE POPULAIRE EN MICROFINANCE. CHRISTOPHE VILLA EST PROFESSEUR ET TITULAIRE DE LA CHAIRE BANQUE POPULAIRE EN MICROFINANCE, AUDENCIA NANTES SCHOOL OF MANAGEMENT. ANDRÉ SOBCZAK, PROFESSEUR ASSOCIÉ ET DIRECTEUR DE L'INSTITUT POUR LA RESPONSABILITÉ GLOBALE DANS L'ENTREPRISE A ÉGALEMENT CONTRIBUÉ À CET ARTICLE.

La microfinance fait partie des engagements en matière de responsabilité sociale mis en avant par la grande majorité des banques françaises. Bien qu'elle reste encore souvent perçue comme un simple vecteur d'image auprès du grand public et des autorités, il existe de solides raisons économiques et stratégiques pour les banques à s'engager directement et concrètement dans la microfinance, éventuellement en complément à des actions de soutien à des institutions de microfinance.

En premier lieu, financer des projets portés par des personnes pauvres ou précarisées constitue une opportunité pour capter une nouvelle clientèle. En France, par exemple, plusieurs études (dont celle de notre chaire) montrent que le marché actuel du microcrédit professionnel, dans sa définition européenne, est très largement inférieur à son potentiel maximal. Au-delà du microcrédit professionnel, le microcrédit social, la microassurance, la microépargne, ainsi que les transferts d'argent de la part des personnes immigrées... représentent également des marchés actuellement sous-exploités en France. Occuper ces marchés dès à présent permettrait d'empêcher l'arrivée de nouveaux concurrents potentiels, spécialisés dans la microfinance, mais qui pourraient très facilement venir empiéter sur les marchés bancaires commerciaux classiques, comme cela s'est déjà vu dans d'autres pays. En outre, la plupart des banques françaises possèdent déjà les infrastructures financières, humaines et technologiques leur permettant de répartir les coûts liés aux activités de la microfinance. « Last but not least », les enjeux financiers sont par définition modestes en microfinance.

En second lieu, prendre des initiatives dans la microfinance pourrait se révéler stratégique dans la mesure où il s'agit de devancer la mise en place d'une réglementation contraignante qui viserait à combler cette défaillance de marché et à établir l'accès aux services financiers pour tous. La crise ayant fait augmenter le risque d'exclusion bancaire par le resserrement du crédit, la France pourrait s'inspirer du CRA (Community Reinvestment Act) voté en 1977 aux Etats-Unis : cette initiative ancienne a été mise en place pour contraindre les banques commerciales américaines à augmenter de façon importante leur offre de crédit dans les zones défavorisées. Si la récente crise des « subprimes » a ouvert un débat non tranché à ce jour sur les éventuels effets pernicieux d'une telle réglementation, l'inclusion financière, dont la microfinance reste la clef de voûte, s'affirme comme un enjeu sociétal essentiel et une des priorités des pouvoirs publics nationaux et européens.

En troisième lieu, les expériences menées dans d'autres secteurs économiques montrent que les stratégies dites « du bas de la pyramide » consistant à développer des produits ou des services spécifiques pour les pauvres favorisent l'innovation et la créativité. En se lançant elles-mêmes ce défi et souvent en travaillant avec des acteurs de la société civile qu'elles ont par ailleurs peu l'occasion de fréquenter, les banques peuvent apprendre à penser et à agir différemment. Or cette capacité à changer peut ensuite bénéficier à l'ensemble des activités des banques et les rendre plus compétitives.

Les banques françaises sont-elles prêtes à ce changement ? Le récent accord signé entre la Fédération bancaire française et le réseau France active, lequel apporte son expertise et une garantie aux personnes précarisées créant leur entreprise, complète les accords préexistants entre ce réseau et les banques régionales mutualistes ou coopératives ; il témoigne d'un élargissement de la volonté des banques françaises de se donner les moyens d'intervenir le plus directement possible sur ce marché.

http://www.lesechos.fr/info/analyses/020381852227-pourquoi-les-banques-francaises-devraient-se-mettre-a-la-microfinance.htm


ID: 45205
Publication date: 15/03/10
   
URL(s):

Liens vers l'article des Echos
 

Created: 15/03/10. Last changed: 16/03/10.
Information concerning property and copy right of the content will be given by the Institut For Financial Services (IFF) on demand. A lack of explicit information on this web site does not imply any right for free usage of any content.